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produit que très rarement. Là tous les membres de la famille travaillent pour assurer le pain quotidien, les discussions sont une perte de temps. Le père, la mère, les enfants s’en vont ensemble aux champs comme dans la vie antique. S’ils se querellent, ce qui leur arrive bien quelquefois, ils en sont quittes pour se réconcilier : après la pluie, le beau temps ! Quand, par hasard, les motifs de la brouille deviennent graves, lorsque le mari dissipe le bien de la communauté, et que la femme s’adresse au magistrat pour obtenir le divorce, le plus souvent le magistrat s’abstient de prononcer la séparation définitive. Il est le juge, et, à ce titre, il attend que ses bons conseils opèrent un changement dans le cœur du coupable. Sa prudence est presque toujours clairvoyante.

Enfin il est encore une autre considération qui peut arrêter à temps la femme résolue à demander le divorce. Ce sont ses enfants et l’espoir qu’elle fonde dans leur avenir. En Chine, c’est la mère qui élève ses enfants, et nous ne serons jamais assez civilisés pour comprendre une éducation