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voyons dans le mariage, union projetée et contractée par la famille pour la famille.

Le seul cas sérieux de divorce, à part celui de l’adultère, qui est puni par le mari de main de maître, consiste dans la stérilité, puisque le but du mariage est de donner des enfants à la famille pour honorer les parents et continuer le culte des ancêtres. Eh bien ! même lorsque la stérilité de la femme est constatée à l’âge voulu par la loi, même dans ce cas-là, le mari n’use pas de son privilège légal. Le divorce est une rupture violente, et, pour s’y résoudre froidement, il faut pouvoir oublier la femme qu’on a aimée, en dépit de sa stérilité. Peut-elle être rendue responsable d’un malheur dont elle souffre autant que son mari ? Mais non ! alors les époux restent unis. Voilà la leçon de l’expérience. Il est certain qu’on raisonne toujours profondément avant de changer sa vie ; on se demande si, en prenant une autre femme légitime, on en aura des enfants ; peut-être n’est-ce qu’une chance à courir… À quoi bon, alors, attrister son existence par des essais