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c’est-à-dire dans l’être immatériel. Le but de cette vie idéale est d’amener l’extase ; alors le principe divin s’empare de l’âme, l’envahit, la pénètre, et la mort achève cette union mystique. Tel est le principe abstrait de cette religion qui a ses temples, ses autels, et un culte très pompeux. J’ajouterai que les moines bouddhistes qui vivent dans de vastes monastères possèdent de grandes richesses.

En Chine, comme dans tous les pays, on trouve des croyants sincères et un grand nombre d’indifférents.

L’indifférence est une sorte de négligence qui s’attache aux choses de l’esprit : c’est une maladie qu’on ne soigne pas. Partout où il y a des hommes il s’y produit des indifférents. Mais je n’ai pas à constater dans nos mœurs la haine religieuse ; c’est pour moi une chose stupéfiante. Je comprends qu’on haïsse... le moi, par exemple ; mais une idée religieuse, une religion !

Quant à l’athéisme, on a dit que c’était un produit de la civilisation moderne. Nous ne sommes pas encore assez civilisés pour n’avoir aucune croyance.