Page:Tcheng Kitong - Les Chinois peints par eux-memes, Calmann Levy, 1884.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

arrangeurs de mots que des disciples sincères. Critique qu’il m’est aisé de faire : tour à tour les hommes composant la grande tribu humaine aiment à discuter sur la paille énorme du voisin, et oublient la poutre... imperceptible. Ce sont des inconséquences qui ne font que mieux ressortir l’utilité des maximes : car, avec un peu plus de respect et moins de négligence, la vie serait plus digne et plus estimable.

Je reviens encore aux maximes pratiques. Confucius a, dans sa doctrine, quantité de petits moyens qui combattent victorieusement les grosses erreurs : c’est comme l’homéopathie appliquée aux maladies de l’âme. Il défend, pour citer un de ces moyens, l’idée fixe, c’est-à-dire le préjugé. Il dit : tous les hommes sont semblables, les anciens et les nouveaux ; ce qui est le bien pour les uns est aussi le bien pour les autres ; ils ne diffèrent pas. Les imiter dans la sagesse de leur conduite, et s’appliquer à les connaître, c’est le meilleur chemin à suivre pour se connaître soi-même. En un mot, il cherche à créer un point de vue d’ensemble qui