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système qui consiste à élever le cœur de l’homme pour diriger ensuite toutes ses pensées vers Dieu, comme une sorte de conséquence du bien moral obtenu, ne manque ni de grandeur ni de logique. Il paraît juste que l’être humain se pare de toutes les splendeurs de la vertu pour communiquer avec l’être divin ; et présenter l’adoration comme un but est une idée élevée, sublime, qui satisfait l’esprit et enchante la raison.

On m’accusera peut-être d’embellir le sujet et de ne montrer que la beauté des théories. Mon lecteur sait bien mieux que moi que les livres ont de magnifiques reliures et qu’on ne les ouvre guère ; que les préceptes ne rendent pas tous les hommes sages et qu’il ne suffit pas de les connaître pour les appliquer. J’ai entendu dire que notre morale était semblable aux langues mortes qui ne se parlent plus : volontiers on lui donnerait l’épithète d’archéologique... mais, je connais bien des morales qui ont le même sort et les maximes de fraternité et d’égalité, voire même de liberté, me paraissent occuper davantage les