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sont : la physionomie respectueuse, la parole douce, l’ouïe fine, l’œil clairvoyant, la pensée réfléchie. Ces états particuliers de nos facultés doivent être développés sans relâche.

La base du système philosophique de Confucius est donc le respect, comme la charité est la base de la doctrine évangélique. Le respect s’adresse aux actions, la charité aux individus, ou pour parler exactement « à son prochain ».

J’imagine — c’est un caprice de mon esprit — que Confucius a pu entrevoir cette charité qui crée un prochain. Mais notre moraliste n’aura pas osé proposer un but aussi parfait ; il fallait la présomption d’un Dieu pour croire à l’existence d’un prochain. Il a préféré laisser à l’homme l’initiative de la charité, et s’il lui donne la clef pour parvenir à la perfection humaine, il ne désespère pas que l’humanité n’en reçoive quelques bienfaits.

Je n’ai pas la prétention de faire un cours de religion, encore moins de convertir, d’autant que Confucius laisse chacun libre d’adorer Dieu comme il l’entend. Mais je ferai remarquer que ce