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Il disait que le cœur humain a un idéal invariable : la justice et la sagesse, et que les cinq sens ont des puissances de séduction qui l’écartent de cet idéal. S’armer volontairement contre les dangers de ces séductions, tel est le moyen que Confucius conseille à ses adeptes, et l’arme invincible qu’il leur donne, c’est le respect.

Le respect est le sentiment général qui s’étend à chaque action de la vie. La cause première de la corruption est la négligence ; il n’y a pas de quantité négligeable pour la raison.

C’est la négligence qui nous met au pouvoir de l’habitude qu’on a appelée cyniquement une seconde nature, comme si la nature n’était pas une et identique ! C’est le respect qui, s’étendant à tous les actes de la vie, surtout les plus insignifiants, en écarte les influences malsaines et opère de proche en proche l’œuvre patiente de l’éducation.

Confucius nous fait observer que les cinq sens tels qu’on les définit constituent des facultés, mais non pas des dons. L’homme a cependant reçu de la nature des dons, et il nous les indique : ce