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l’Empire : c’est la religion de Confucius, ou mieux sa philosophie ; car sa doctrine est celle d’un chef d’école qui a laissé des maximes morales, mais qui ne s’est pas livré à des spéculations philosophiques sur les destinées de l’homme et la nature de la Divinité.

Confucius s’en est tenu à recommander le respect des traditions antiques, où le déisme se montre sans dogme, dans sa plus grande simplicité.

Confucius vivait au VIe siècle avant l’ère chrétienne ; son souvenir a tant de prestige qu’il n’y a pas une ville en Chine qui n’ait un temple élevé en son honneur. Son système philosophique consiste essentiellement dans l’éducation du cœur humain ; et le mot éducation est vraiment celui qui exprime le mieux le but de cette doctrine. Élever, c’est-à-dire soulever de terre l’homme inerte que le mauvais emploi de ses facultés a abaissé ; lui ouvrir les yeux pour lui montrer la splendeur bleue du monde illimité ; l’habituer peu à peu à sortir de son néant et à se sentir esprit,