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mon esprit, et je douterais qu'il y eût une vérité, si cette foi ne s'imposait d'elle-même à la conscience.

Nous n'avons rien à envier à l'Occident dans ses croyances religieuses, quoique nous ne nous placions pas au même point de vue. Aussi bien, je ne discuterai pas sur le mérite des religions : l'homme est si petit vu de haut, qu'il importe peu de savoir de quelle manière il honore Dieu. Dieu comprend toutes les langues et surtout celle qui s'exprime dans le silence par les mouvements intérieurs de l'âme. Nous possédons aussi les adorateurs par l'âme et les adorateurs par les lèvres. Les uns et les autres ne se connaissent pas : nous avons la religion idéale, celle qui force au recueillement de l'esprit, et nous avons la religion terrestre, celle qui force aux manifestations des bras et des jambes. En un mot, nous connaissons la sincérité et la contrefaçon.

Les religions sont au même niveau que l'esprit.

Nous avons la religion des lettrés qui correspond à l'état de culture du corps le plus éclairé de