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remonte le cours des âges ; elles se simplifient et tendent vers cette unité qui définit pour nous l’harmonie de la beauté. Il semble qu’elles ont dû être alors dignes de Dieu. Mais cet état diminue graduellement en même temps que le monde vieillit, et finit par ne plus jeter que de faibles lueurs à travers les ombres qui s’allongent sur le chemin de l’humanité, comme au déclin d’un beau jour. Cette impression je l’ai ressentie en étudiant nos vieux livres et en lisant les admirables maximes de nos sages ; je l’ai ressentie aussi en cherchant dans les livres sacrés des Occidentaux le secret de notre destinée. Il m’a paru que le grand jour de la lumière sereine avait déjà lui, et que nous n’en recevions plus que les derniers pâles reflets. Partout je vois resplendir une vérité dont la beauté est une ; il me semble entendre un immense chœur où toutes les voix de la terre et du ciel s’harmonisent ; et lorsque, quittant l’enchantement de ce rêve, j’écoute les clameurs tumultueuses du monde devenu un chaos de croyances, l’étonnement s’empare de