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lettrés se cotisent pour vous secourir. Êtes-vous un ouvrier, vos confrères agissent de la même manière. C’est un usage entre gens d’une même classe. Il y a même des cotisations réunies entre amis pour contribuer au mariage d’un des leurs : d’autres cotisations sont également rassemblées pour secourir la veuve de l’ami ou élever ses enfants : l’être humain n’est pas isolé.

Ce qui m’a frappé dans les mœurs du monde occidental, c’est l’indifférence du cœur humain. Le malheur des autres n’a aucun attrait : au contraire, on a même écrit qu’il faisait plaisir. Le fait n’est pas louable, et cependant on ne manque ni de cœur ni de bon sens. La seule cause est qu’on n’est pas pratique.

Alfred de Musset, le poète favori d’un grand nombre, a écrit ces vers :


Celui qui ne sait pas durant les nuits brûlantes
Se lever en sursaut, sans raison, les pieds nus,
Marcher, prier, pleurer des larmes ruisselantes
Et devant l’infini joindre les mains tremblantes,
Le cœur plein de pitié pour des maux inconnus.
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