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naires. L’exercice des vertus est présenté comme une merveille ! Est-ce par excès d’humilité, ou est-ce simplement l’aveu de ses faiblesses ? je pencherais plutôt vers cette dernière opinion.

A mon sens le mot charité gâte bien des sentiments humains. La prétention qu’on a de plaire à Dieu et à ses saints, c’est-à-dire à tout le monde, fait qu’on néglige ses spécialités. La charité est une manière de faire le bien, mais, comme c’est une manière divine, les hommes ne l’exercent qu’à la méthode des imitateurs. Il y a un certain secret dans le procédé qu’on n’apprend pas. J’ai lu cette pensée : « Qui veut faire l’ange fait la bête. » Je crois que, de même, celui qui veut faire Dieu ne fait pas l’ange. Nous n’avons pas ces ambitions et nous nous en trouvons bien.

L’assistance des amis tombés dans le malheur est un usage : ce n’est pas une vertu.

Non seulement les riches secourent leurs amis malheureux, mais aussi les pauvres viennent en aide à leurs amis plus pauvres qu’eux. Appartenez-vous à la classe des lettrés, tous vos amis