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notre Orient et l’Occident une civilisation type qui ait étendu ses rameaux dans un sens ou dans l’autre, ou bien, en employant une autre figure, n’aurait-il pas existé une source commune jaillissant des divers sommets d’une crête de montagnes, sorte de ligne de partage, et se répandant sur deux versants opposés vers l’Orient et vers l’Occident ?

Cette hypothèse peut être acceptée ; à moins qu’on ne suppose que les diverses tribus composant la race humaine, dispersées à la suite de quelque grand cataclysme, se sont successivement élevées par les efforts continus du travail, amassant péniblement tous les trésors de la science et parvenant ainsi, par une suite non interrompue de progrès, jusqu’à un état stable et défini.

Je ne vois que ces deux manières d’interpréter notre destinée : ou le monde humain établi dans ses demeures respectives, éclairé subitement par une connaissance révélée et mise en possession de toutes les forces actives de l’intelligence : ou le monde humain cherchant à tâtons, isolément, le chemin qui le conduira dans une contrée favorable,