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attentivement encore ce qu’il désire savoir, il ira lire, sur les bornes qui servent à délimiter chaque propriété, le nom de la famille propriétaire. Les choses se passent chez nous, comme elles se passent en Occident, — après la mort.

Dans les cimetières qui se trouvent aux portes des villes, on voit des tombes sur lesquelles sont écrits ces mots : sépulture de famille. Là vont se réunir des frères qui souvent se sont à peine vus ; là, vont dormir, côte à côte, des parents qui n’ont jamais pu s’aimer. Ils sont réconciliés dans la mort et leurs parts sont égales. Nous, nous commençons dès cette vie l’ouvrage que la mort achève sans contestations.

Chaque famille a ses statuts réglant les coutumes ; c’est une sorte de droit écrit. Tous les biens que possède la famille y sont inscrits avec leur affectation respective. On croirait lire un testament. Ainsi, le produit de telle terre est destiné à créer des pensions pour les vieillards ; telle autre fournira la somme qui doit assurer les primes accordées aux jeunes gens après leurs