Page:Tcheng Kitong - Les Chinois peints par eux-memes, Calmann Levy, 1884.djvu/286

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle exprime les pensées d’une femme dont le mari est absent. C’est un trait de plume qui a pour titre :


LE PRINTEMPS


Les herbes sont vertes et fines
Comme des fils de soie.
Le mûrier ouvre toutes ses feuilles verdoyantes.
C’est le moment où tu dois songer à revenir,
Et mon cœur se consume de tristesse,
Mais le Zéphyr que je ne connais pas,
Pourquoi donc est-il entré chez moi ?


Voici un autre exemple des pièces de ce genre :


La lumière au-dessus des montagnes
S’obscurcit, par degrés, à l’ouest :
Et la lune monte, à l’Est, doucement.
Je dénoue mes cheveux :
J’ouvre toutes grandes mes fenêtres
Pour respirer le frais de la nuit.
La brise caressante m’apporte un doux parfum
Des nénuphars ;
Et des feuilles de bambous j’entends tomber
La rosée, goutte à goutte.
Je voulais prendre mon instrument
Pour en jouer, mais hélas !
Personne ne peut m’entendre ni me comprendre.
Ce qui fait que vous êtes
L’objet de mes pensées et de mes rêves
Jour et nuit !