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Je trouve dans les poésies de Li-taï-Pé quelques pièces d’un caractère simple que je puis encore citer :


LA NUIT CHEZ UN AMI


Je suis descendu, le soir,
Du haut d'une montagne couverte de verdure.
La lune m’a accompagné pendant le chemin,
Et lorsque je me suis retourné,
Pour contempler la route parcourue.
Je n’ai vu qu’une plaine de verdure touffue.
Tu m’as pris par la main ;
Tu m’as conduit jusqu’à ta demeure champêtre.
Tes enfants sont venus nous ouvrir.
Après avoir traversé un sentier de bambous
Où les plantes grimpantes accrochaient çà et là
Mon habit de voyage.
Oh ! la charmante hospitalité !
Quel délicieux vin nous buvons !
Nous chantons avec force,
En harmonie avec le vent
Qui agite les grands arbres,
Semblable au bruit lointain des cascades,
Et quand nos chants sont terminés,
Nous nous apercevons que les étoiles
Commencent à pâlir :
Alors nous succombons tous les deux au sommeil,
Et nous avons oublié l’Univers !


Du même poète je cite la petite pièce suivante comme un genre qui a reçu de nombreuses imitations.