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En témoignage de son amour,
Une épingle et un bracelet en or :
Si le cœur de l’empereur mortel, dit-elle,
Est aussi pur que cet or,
Nous pourrons encore nous réunir,
Sans qu’il y ait de frontières entre le ciel et la terre.
Au moment de l’adieu,
Elle confie à l’ambassadeur un vœu secret
Qu’elle lui recommande de rappeler à l’empereur :
Qu’il se souvienne,
Que le septième jour de la septième lune,
Au milieu de la nuit, pendant le silence,
Ils avaient fait le vœu
D’être transformés au ciel
En oiseaux volant toujours ensemble,
Et sur terre en deux branches entrelacées
D’un même arbre.
Et qu’ils avaient dit :
« L’éternité aura peut-être une fin,
Mais notre amour n’en aura pas. »


Cette poésie est une de nos plus belles.

Les lettrés sauront dégager de la légende le sentiment délicat et profond qui l’inspire. Ils reconnaîtront dans cet amour la même passion qui a fait battre le cœur de toutes les héroïnes de l’amour. L’empereur et sa favorite ont aimé, comme s’aimèrent Roméo et Juliette, Faust et Marguerite, et méritent d’entrer dans le Paradis de Dante, dans la grande lumière de l’immortalité.