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Dans ces pavillons transparents,
Élevés au milieu des nuages,
Se trouvent des femmes d’une grande beauté.
Parmi elles, une porte le nom de la favorite,
Son visage a le même éclat ;
Son corps est de neige comme le sien.
Il s’y rend aussitôt et frappe à la porte de jade,
A l’ouest de la maison d’or,
Et se fait connaître………..
Lorsque la favorite apprend, dans son sommeil,
Que l’ambassadeur de l’empereur
La fait demander,
Elle ne fait qu’un bond de son lit de déesse,
Elle remet à la hâte ses vêtements
Et s’avance à travers les rideaux de perles
Qui s’ouvrent sur son passage.
Ses cheveux flottent comme des nuages ;
Elle a l’air encore endormi ;
La brise légère ondule ses larges manches
Qui se rappellent encore les danses joyeuses d’autrefois.
Les larmes coulaient sur son charmant visage attristé ;
Elle ressemblait à la fleur de neige
Fraîchement arrosée par la pluie.
D’un air affectueux, les yeux fixés sur le messager,
Elle demande des nouvelles de l’empereur,
Et le remercie d’avoir encore pensé à elle.
Elle dit que depuis la séparation
Tout lui a paru infini.
Les faveurs et l’amour étaient bien finis,
Elle se plaisait dans l’éternité de son séjour.
Quelquefois elle se baisse
Pour regarder vers la capitale ;
Mais elle n’a vu que la poussière et le brouillard.
Alors elle donne au messager,
Pour les remettre à l'empereur,