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Cependant je m’appuie contre les bambous
Et j’attends,
Mes tristes yeux fixés sur le soleil couchant !


EN VOYAGE


Aux rives parsemées de petites herbes
Sur lesquelles souffle la brise,
Mon navire solitaire flotte.
Dans la nuit, sa grande mâture, seule,
Projette son ombre.
Le firmament étoile développe
Un univers immense ;
La lune se brise en mille parcelles
Qui scintillent et coulent avec les vagues.
Je songe que la renommée
Ne se fonde pas sur le talent seul...
La vieillesse peut causer la disgrâce,
El aujourd’hui, errant dans l’univers.
Je ressemble à un cygne sur les eaux.


RETOUR ET ADIEU


Les étoiles du soir et du matin
Ne se rencontrent pas.
Ainsi, dit-on, en est-il des hommes.
Quelle est donc cette soirée
Qui nous réunit tous les deux
A la lumière des lampes ?
Combien de temps a duré le temps de la jeunesse .’
Nos cheveux ont déjà blanchi.
Nos anciens amis dont nous demandons
Des nouvelles sont tous morts, hélas !
Qui pouvait prévoir, il y a vingt ans,
Que je serais revenu dans ta demeure ?