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Ailleurs nous lisons des poésies où les joies de l’amitié sont placées en contraste avec les douleurs de la séparation.


Ne pensons qu’à accorder nos luths,
Le temps que nous sommes réunis
Dans cette heureuse demeure !
Je ne veux songer aux routes qui m’attendent
Qu’à l’heure où il faudra nous séparer,
Quand la lune brillante aura disparu
Derrière les grands arbres !


L’exil est pour le peuple chinois une cruelle douleur. Les poètes disgraciés, victimes des révolutions de palais, en ont dépeint toutes les tristesses dans d’admirables poésies.


Devant mes yeux passent toujours
De nouveaux peuples et des rivières.
Mais hélas ! mon pauvre village
Ne se montre pas !
Tandis que le grand fleuve Kiang
Pousse vers l’Orient des flots rapides,
Les jours de l’exilé s’allongent
Et semblent ne pas s’écouler.


Ce fragment est de Tou-Fou qui mourut disgracié et qui a exhalé ses souffrances dans des poésies d’un grand charme. Il les représente sous