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 * Je me sens ému d’une tristesse profonde,
Je m’assieds sur l’herbe épaisse.
Je commence un chant où ma douleur s’épanche,
Les larmes me gagnent et coulent en abondance...
Hélas ! dans ce chemin de la vie
Que chacun parcourt à son tour,
Qui donc pourrait marcher longtemps ?


Le poète Li-taï-pé qui appartient à la même période est plus philosophe ; il se console des misères de la vie :


 * Écoutez là-bas, sous les rayons de la lune,
Le singe accroupi qui pleure
Tout seul sur un tombeau !
Et maintenant remplissez mon verre :
Il est temps de le vider d’un seul trait !


Le même poète nous montre dans la pièce qui suit que déjà de son temps, c’est-à-dire au VIIe siècle, le soldat avait le beau rôle.


 * En toute sa vie il n’ouvre pas un seul livre,
Et il sait courir à la chasse ;
Il est adroit, fort et hardi,
Quand il galope, il n’a plus d’ombre
Quel air superbe et dédaigneux !
. . . . . . . . . . . . . . .

Combien nos lettrés diffèrent
De ces promeneurs intrépides