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sont plutôt des thèmes devant servir d’inspiration à un poète. On remarquera la profondeur de la pensée qui inspire la première de ces deux petites pièces ; elle est d’un spiritualisme très pur, et c’est en quelques mots présenter la solution des questions les plus élevées de la philosophie religieuse.

Cette période de poésie religieuse ne fut pas de longue durée. Elle s’éteignit en même temps que l’influence du bouddhisme, et la poésie se retrempa dans le scepticisme où les pensées de doute et de découragement vinrent de nouveau l’inspirer.


 * Je tombe dans une rêverie profonde :
Combien de temps durent la jeunesse et l’âge mûr ?
Et contre la vieillesse que pouvons-nous ?


Ces vers sont du plus grand poète de la Chine, Tou-Fou, surnommé le dieu de la poésie. Je citerai quelques-unes de ses œuvres. Elles sont généralement empreintes de pensées mélancoliques. Il compare, dans ses vers, l’avenir à une mer sans horizon. La vue des ruines d’un vieux palais excite sa tristesse :