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mot lui-même, la place qu’il occupe, la force ou le mouvement qu’il donne à une pensée, puis l’harmonie du vers et de la stance. Ce sont des physionomies qu’on ne peut traduire.

En outre il y a une telle différence entre notre langue et celles de l’Occident ! Les tours de la pensée sont si complètement étrangers les uns aux autres ! Il faut donc une grande bonne volonté pour traduire des poésies chinoises et je ne l’ai fait que pour répondre à un désir qui m’a été fréquemment exprimé et pour donner une idée de nos œuvres poétiques. Ma tâche s’est trouvée, fort heureusement pour moi aussi, simplifiée — et fort heureusement aussi pour mon lecteur — par quelques traductions que j’ai choisies dans le savant recueil du marquis d’Hervey de Saint-Denys, membre de l’Institut. J’ai eu soin de marquer d’une astérisque les fragments qui figurent dans ce travail ; le lecteur, du reste, n’aura pas de peine à distinguer l’élégante traduction du marquis d’Hervey de mon humble travail qui n’est qu’un mot-à-mot à peine orné.