Page:Tcheng Kitong - Les Chinois peints par eux-memes, Calmann Levy, 1884.djvu/268

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’émeuvent et l’enthousiasment et réveillent ses facultés endormies en créant pour lui des œuvres où resplendira une idée. L’art anoblit tout, élève tout. Qu’importe le prix dont on paiera l’œuvre ? Est-ce le nombre des billets de banque qui excitera la passion de l’artiste, comme il enflamme le zèle d’un avocat ? Non. La seule chose qui échappe à la fascination de l’or, c’est l’art, quel que puisse être l’artiste ; il est essentiellement libre, et c’est pourquoi il est seul digne d’être estimé et honoré.

Le monde artistique comprend un grand nombre d’artistes de diverses classes et on y voit les mêmes distinctions sociales que dans les autres sociétés. Il y a les favoris de l’inspiration. L’art possède même en France, cette patrie des artistes, son roi, si par ce titre on veut proclamer le plus grand par la pensée. Son génie poétique a profondément remué son siècle et il en sera l’orgueil parmi tant d’autres renommées glorieuses.

Tous les esprits qui cherchent à entrevoir une clarté dans le domaine de l’idéal appartiennent à