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nément de friandises habituées à ne se rencontrer que dans les recoins les plus cachés de l’estomac.

Tel est le monde vu de dos. Voici maintenant le monde vu de face : car,

Ce n’est pas tout de boire,
Il faut sortir d’ici...


et c’est un nouveau spectacle tout aussi intéressant que le précédent.

Au premier plan s’agite toujours la masse des dos noirs. Ce sont ceux qui ne sont pas encore arrivés, mais qui luttent encore et poussent toujours. Plus loin, les satisfaits, serrés le long des tables, opèrent un mouvement tournant, leur masse imposante s’ébranle ; on se foule, on s’écrase, et on sort de cette mêlée, bosselé, défoncé, moulu... mais repu ! Je ne parle pas de ceux qui restent ; car il en est qui ont assez d’estomac pour se faire prier poliment par les domestiques de céder la place aux autres.

Je n’ai jamais été dans un bal officiel sans assister à cette bataille.