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pect de son rang comme étant une pose. Il est cependant indispensable d’être ce qu’on représente, ou alors il n’est plus possible de s’entendre sur le sens des mots.

Il n’y a que la canaille qui affirme hautement son rang. Celle-là seule a conservé sa fierté, quelque dégoût qu’elle inspire. J’ai vu, dans nos contrées d’Orient, des mendiants qui avaient des airs de rois en exil ; en Italie j’ai rencontré d’anciens Césars sous des manteaux de haillons. Ces gens-là avaient un chic inimitable. Sans doute, s’ils avaient dû revêtir un habit, ils auraient perdu bien vite cette noblesse de l’air qui impose, malgré tout, le respect.

Le costume a une grande influence sur les mœurs, et c’est un de mes points d’interrogation les plus fortement soulignés dans mes notes d’impressions.

Quelle raison a pu faire supprimer ces magnifiques costumes qui distinguaient toutes les classes et tous les rangs ? S’est-on imaginé détruire les distinctions sociales ? Je crains que ce ne soit la