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« J’aime mieux ma mie, au gué, » pour en faire une chanson du roi Henri.

Ces odes sont très anciennes parmi celles qui se trouvent dans le Livre des vers. Comme elles ont été recueillies par les soins de Confucius au VIIe siècle avant l’ère chrétienne, et qu’elles proviennent directement de la tradition, il n’est pas très aisé de leur assigner une date.

Cependant quelques-unes remontent à la dynastie des Chang dont le fondateur a précédé Sésostris. Il en est d’autres qui sont relativement très récentes, quoique antérieures au siècle de Confucius, et où la poésie sentimentale commence à apparaître. Ces pièces sont plutôt des élégies que des chansons ; j’en ai choisi quelques-unes pour en définir le genre.


SOUPIRS


J’ai pris une barque faite en sapin
Et je me laisse emporter par le courant.
Je ne puis fermer les yeux durant la nuit ;
Mon cœur me semble rempli d’un chagrin secret.

Mon cœur n’est pas un miroir
Où je puisse voir ce qu’il éprouve :