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de l’humanité et qu’il n’est pas indifférent de retrouver aussi nettement caractérisé.

Le Livre des Vers renferme tout un chapitre de chansons naïves dans lesquelles on découvre les caractères précis de la civilisation des âges anciens. Elles nous révèlent non seulement les pensées et les sentiments, mais aussi les coutumes, les institutions. Chacune de ces odes est un tableau où sont représentés des êtres vivants ; on les voit, il semble qu’on les entend ; chacun y a sa place déterminée. Ce n’est pas un monde qui sort de ses ruines comme les souvenirs de Pompéï et d’Herculanum ; ce ne sont pas des inscriptions obscures que des érudits cherchent vainement à déchiffrer ; non : c’est la vie elle-même, c’est le mouvement et la couleur.

Aussi ces odes ont-elles pour nous un grand attrait ; nous aimons à les chanter comme des textes sacrés car elles exaltent toutes nos aspirations, l’amour de la paix, du travail et de la famille, le respect pour le pouvoir absolu, la