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elle a été d’abord la langue de la sagesse et de l’inspiration.

Les pièces poétiques qui ont été rassemblées dans le Livre des vers se rapportent, comme je l’ai déjà dit, à cette première période de notre littérature, où la poésie n’était pas à proprement parler un art d’agrément. Ce n’est que plus tard que le goût de la poésie pénétra dans nos mœurs littéraires et que l’esprit s’essaya à exprimer les sentiments de l’âme sous la forme poétique.

Nos poètes, ceux dont les chefs-d’œuvre nous servent de modèles, n’ont pas conservé le mètre poétique des chansons historiques, dont les vers ont seulement quatre pieds. Le système prosodique que nous employons aujourd’hui se compose de vers de cinq pieds et de sept pieds. Dans notre poésie le pied est égal à un mot.

Outre que la structure du vers était changée, l’inspiration abandonna son antique simplicité ; de religieuse et de morale elle devint sentimentale et descriptive et exprima toutes les passions du cœur en même temps que les sentiments.