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» En parcourant ces quartiers de travail, on peut s’expliquer comment en réalité cette grande ville est bien plus peuplée qu’on ne le croirait d’abord. La plupart des ateliers sont aussi pour les ouvriers qui les occupent une cuisine, une salle à manger et une chambre à coucher. C’est là que sur leurs bancs les ouvriers déjeunent : c’est là et sur les mêmes bancs que, la nuit venue, ils s’étendent pour dormir. C’est là aussi que se trouve tout ce qu’ils possèdent. Une jaquette de rechange, une pipe, quelques ornements qu’ils portent à tour de rôle, et une paire de petits bâtons de bois ou d’ivoire. Mais de tous leurs trésors, le plus précieux qu’ils portent avec eux consiste en une bonne provision de santé et un cœur satisfait. L’ouvrier chinois est content s’il échappe aux angoisses de la faim, et s’il a une santé suffisante pour lui permettre simplement de vivre et de jouir de la vie dans un pays si parfait que le seul fait de l’habiter constitue le vrai bonheur.

» La Chine est selon lui un pays où tout est établi