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dans les villes où les ressources de l’existence sont plus abondantes que dans les campagnes. Mais dans celles-ci certaines coutumes existent qui favorisent l’éducation des enfants, surtout des filles. Dans toutes les familles, dès qu’il naît un enfant mâle, la coutume est de lui choisir celle qui sera un jour sa femme. On prend alors dans une famille voisine une petite fille qui est élevée en même temps que son futur mari et dans la même maison. Elle est élevée comme si elle appartenait à la famille.

Il existe encore pour les parents pauvres un autre moyen d’échapper à la misère et de protéger l’existence de leurs enfants du sexe féminin : C’est la vente de l’enfant à une famille riche dans laquelle elle servira comme domestique.

Ce terme de vente choque les oreilles délicates et sent quelque peu l’esclavage : mais il ne faut pas s’arrêter au mot. Les enfants vendues sont élevées par la famille qui les achète et les emploie à son service jusqu’à leur majorité. Elles sont alors dotées, puis mariées, et elles deviennent