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retenu le propos ; on n’a pas toujours d’aussi bonne fortune.

Il est de fait que l’amour des parents pour les enfants est le même dans tout l’univers. Cet amour est inné, et les Chinois ne font pas exception à cette règle. Qu’il existe des créatures dénaturées qui abandonnent, dans un moment d’oubli de soi-même, ou pour détruire la preuve d’une faute, le pauvre petit être qui vient de naître, c’est un crime que tous les codes punissent et qui est aussi fréquent en Europe qu’en Chine. La misère, le vice conduisent aux mêmes conséquences.

On s’explique, dit-on, l’abandon des enfants en Chine, parce qu’ils sont extrêmement nombreux et que la misère est très grande. Cet argument est essentiellement faux : la misère n’est pas aussi grande qu’on veut bien le dire, et il existe un grand nombre de moyens de protéger l’enfance contre la misère.

En premier lieu les lois punissent les infanticides comme un assassinat commis sur les proches parents, — de plus, l’État subventionne les établissements