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qu’il est indispensable de remplir pour espérer donner quelques renseignements qui aient de la valeur ? N’est-il donc plus nécessaire d’apprendre pour savoir ?

Je prêche des convertis ; la chose est trop évidente. Le voyageur qui rencontre un géant inscrira sur ses notes : « Les peuples de ces contrées lointaines sont d’une haute taille. » Apercevra-t-il, au contraire, un nain, il écrira : « Dans ces contrées on ne voit que des nains ; on se croirait dans le pays décrit par Gulliver. » Il en est des mœurs comme des faits. Constate-t-on un cas d’infanticide ? vite le carnet : « Ces gens sont des barbares ! » Apprend-on qu’un mandarin a failli à l’honneur ? encore le carnet : « Le mandarinat est avili ! » Ce n’est pas plus difficile, et c’est ainsi que s’écrit l’histoire, conformément au proverbe connu : A beau mentir qui vient de loin !

Je suis d’avis que les nations civilisées devraient instituer une académie qui aurait pour