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de leur vivant. Ces tablettes sont placées dans l’ordre de la filiation de manière à représenter une sorte d’arbre généalogique et, selon la fortune des familles, le monument des ancêtres peut recevoir les proportions magnifiques d’un temple, où réside éternellement, comme un feu sacré, l’âme de la famille. Ce temple est la demeure des ancêtres, et c’est là qu’à des dates fixes tous les membres de la famille se réunissent pour honorer ceux qui ne sont plus et donner à leur mémoire l’hommage de la reconnaissance.

Ce culte existe dans toute la Chine, dans les plus humbles comme dans les plus opulentes familles. Il constitue l’honneur même de la famille.

J’éprouve une certaine gêne à faire connaître ces mœurs et à en faire l’éloge dans la société européenne où elles sont absolument opposées à l’idée que l’on se fait des ancêtres ; et je dois m’excuser pour la hardiesse de notre opinion relative à la constitution de la famille qui est considérée comme formée et de ses membres vivants et des âmes de ceux qui sont morts.