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gouverner ? » Aussi est-ce avec un sentiment de légitime orgueil que je constate le nombre innombrable d’hommes sachant lire et écrire, dans notre immense empire ; presque tous les habitants de la Chine sont instruits !

Et cependant ils vivent en paix. Ah ! c’est là un de nos titres de gloire ! De même que nous n’avons pas employé la poudre pour faire sauter le monde, nous n’avons pas abusé de l’imprimerie pour corrompre les esprits et exciter les passions inutiles. L’éducation ne se comprendrait pas dans ce sens. Les livres qui sont classiques, c’est-à-dire obligatoires, dont l’étude et la connaissance conduisent aux honneurs et à la fortune, ne parlent que de la direction de l’esprit, des devoirs de chacun d’entre nous dans nos diverses situations ; en un mot, l’éducation nous apprend d’abord à vivre raisonnablement ; à nous mettre dans le droit chemin ; à nous rappeler ce que nous sommes, et ce que nous serons si nous nous maintenons par le respect.

Pour exprimer toute ma pensée, je dirai que