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connaître cette longue suite de traditions, sinon vous allez à l’aventure, comme un joueur d’orgue, et votre récit n’a aucune autorité.

Il faut bien le dire, souvent le livre est fait avant le voyage, par cette seule cause que le but du voyage est le livre qui sera publié. On s’en va pour chercher trois cents pages d’impression : il s’agit bien de la vérité ! Au contraire ; ce qui doit assurer le succès du livre, c’est l’étrange, l’horrible, les plaies hideuses, les scandales ; ou bien les coutumes les plus dégoûtantes.

Mais montrer la vie simple qui s’écoule au foyer de la famille ; étudier la langue pour méditer sur les traditions ; vivre de la vie de chaque jour, en mandarin avec les mandarins ; en lettré avec les lettrés ; en ouvrier avec les ouvriers ; en un mot, en Chinois avec les Chinois, ce serait vraiment se donner trop de mal pour un livre !

En vérité, ne sont-ce pas là les conditions