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Rien n’est plus imparfait qu’un carnet de voyage ; le premier imbécile venu représente à lui seul toute la nation dont on prétend retracer les mœurs. Une conversation avec un déclassé est un document précieux pour un voyageur. Un mécontent se fera l’interprète de ses rancunes et jettera le mépris sur sa propre classe. Toutes les notes seront faussées ; il n’y aura rien d’exact.

C’est vraiment naïveté de ma part d’insister ! Les Occidentaux se connaissent-ils entre eux ? Dans un même pays n’existe-t-il pas des contrées inconnues, des régions incertaines ? les mœurs ne sont-elles pas variables comme les caractères, et, pour certains détails, n’y a-t-il pas un point précis où le silence accueille l’interrogation ? Les mœurs représentent la résultante de tous les souvenirs du passé ; c’est l’œuvre lente de tous les siècles qui se sont écoulés là même où vous voulez porter votre attention ; et, pour comprendre, il vous faut