Page:Tcheng Kitong - Les Chinois peints par eux-memes, Calmann Levy, 1884.djvu/173

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

amène à cette conclusion que l’homme ne change pas, ce que nous exprimons de cette manière : « Les dynasties changent, le caractère reste. »

Quelques-uns de nos proverbes ont souvent des tournures énigmatiques : ils ressemblent à ces devises que les chevaliers d’autrefois inscrivaient sur leurs écus, et dont le sens n’est pas toujours très clair, — sans doute pour s’excuser aux yeux du vulgaire d’y contredire le plus souvent. Une devise cependant devrait être claire, puisqu’elle exprime une règle d’honneur. Un proverbe n’a pas le même but. Il passe de bouche en bouche à travers tous les chemins détournés de la tradition et il est parvenu jusqu’à nous, sans nom d’auteur, semblable à ces anciennes médailles dont l’effigie est à moitié effacée et que les érudits reconnaissent à certains signes caractéristiques.

Les proverbes sont les reliques du souvenir. Ainsi s’expliquent leur concision et leur sens énigmatique. « Chaleur pour tous, froid pour soi » est un ancien proverbe chinois qui attire