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du monde dans un coin de la terre, se développant d’après la loi de nature, selon la notion du progrès, c’est-à-dire avec l’intuition du meilleur, cherchant ses propres ressources en elle-même, ne songeant pas à sortir des limites dans lesquelles elle vit, au contraire, croyant habiter un monde distinct des autres, et, vous vous représenterez la nation chinoise que personne ne peut connaître parce qu’elle est un type unique dans l’humanité.

On ne peut connaître, en effet, qu’en comparant ; et on ne peut comparer que deux termes ayant des points de contact : autrement on verse dans l’erreur. C’est là l’origine de tous les préjugés qui ont cours sur la Chine et sur les Chinois.

Ce qui m’étonne, c’est que la Chine soit dédaignée même par les savants et que nos lettres aient moins de faveur auprès d’eux que les hiéroglyphes de l’Égypte. Cependant, il serait assez curieux de constater que nos maximes philosophiques ont précédé celles des grands maîtres de la Grèce ; que nos arts florissaient à une époque