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Voilà la vraie civilisation, celle qui procède par la connaissance du cœur humain, le même sous toutes les latitudes. Que de pommes de terre on nous ferait manger, si on s’y était pris de la bonne manière ! Mais on ne nous a importé que la pomme de discorde !

Demandez à un Chinois comment il appelle les Anglais ; il vous répondra que ce sont les marchands d’opium. De même il vous dira que les Français sont des missionnaires. C’est sous chacun de ces deux aspects qu’il les connaît, et on comprendra aisément qu’il garde dans sa mémoire un souvenir ineffaçable de ces étrangers, puisque les uns ruinent leur santé aux dépens de leur bourse et que les autres bouleversent leurs idées. Je constate seulement le fait ; car il se peut, après tout, que l’opium et les religions nouvelles soient des progrès irrésistibles. Le lecteur impartial appréciera.

Tous les étrangers qui débarquent en Chine n’ont qu’un but unique : la spéculation ; et, ce qui est infiniment curieux, tous ces étrangers