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pas le sens profond, et cette voix se fait entendre jusqu’au milieu des conseils du gouvernement quand les circonstances l’exigent.

Le peuple est, en effet, représenté par les lettrés qui se rendent des provinces dans la capitale ; et, quoiqu’ils n’aient aucun titre officiel, ils ont cependant le droit d’adresser des requêtes dans lesquelles ils exposent les réclamations nécessaires. Ces requêtes sont faites au nom du peuple.

C’est là une sorte de mandat sans élection ; les érudits et les lettrés ont cet honneur, qu’ils doivent à la culture de leur intelligence, d’être les avocats naturels du peuple, pour faire entendre la voix de Dieu. Magnifique hommage, me semble-t-il, rendu au travail et à la persévérance, et qui inspire pour la tradition qui perpétue cet usage le plus grand respect !

Si jamais la Chine devait changer ses mœurs politiques et adopter un des modes de représentation nationale en vigueur chez les autres peuples de l’Occident, elle se souviendrait de cette tradi-