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concessions à l’esprit nouveau. Ils pourraient fraterniser avec les réactionnaires de tous les pays. L’esprit démocratique dont nous avons aussi de nombreux partisans n’a pas les mêmes tendances qu’en Occident où la démocratie admet une infinité de sens qu’il ne m’appartient pas de définir ici, mais qui, assurément, ne seraient pas du goût de nos démocrates. Ceux-ci croient simplement servir les intérêts du peuple et de manière à ce que le peuple en reçoive quelque profit. Voilà, je crois, une distinction qu’il était utile de faire.

Ces démocrates admettent ce principe que ce qui est utile à la généralité est bon ; et dans beaucoup de cas ils ne s’opposeront pas à une réforme sous prétexte d’obéir à des scrupules que d’autres croient, au contraire, inviolables.

La voix du peuple s’appelle aussi en Chine la voix de Dieu : c’est la devise qui pare le blason découronné de tous les peuples de la terre, comme s’il était le descendant d’une antique dynastie issue de Dieu même. Cette formule existe chez tous les peuples ; nos 400 millions d’habitants n’en ignorent