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On chercherait vainement, en Chine, un journal ayant quelque analogie avec un journal européen, j’entends un journal publié sous le régime de la liberté absolue de la presse. C’est une liberté qui ne fleurit pas dans l’Empire du Milieu ; et, j’ajouterai, pour ne pas paraître le regretter, qu’il existe de grands empires, même en Occident, où cette liberté n’est pas entière. Mais quoique nous n’ayons ni liberté de la presse, ni journalisme, nous avons cependant une opinion publique et on verra par la suite de ce récit qu’elle n’est pas un vain mot.

Le journal chinois a son histoire et ses antiquités, comme tout ce qui se rapporte à nos usages. Au XIIe siècle avant l’ère chrétienne, nous lisons dans nos livres que le peuple avait coutume de chanter des chansons adaptées aux mœurs de chaque province. L’empereur Hung-Hoang de la dynastie des Tcheou, ordonna de compulser tous ces chants populaires afin de connaître les mœurs de son peuple.

Ces chants ont été perdus dans le grand incendie