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impassible — et vous les entendez toujours gémir : il n’y a rien dans les journaux ! On attend le soir, rien ! le lendemain, rien encore ! Arrive enfin une nouvelle, tout le monde la sait avant le journal.

Quant aux articles sérieux il paraît qu’on ne les lit jamais. Ils sont cependant toujours très bien faits ; mais ils n’ont d’intérêt que pour leurs auteurs qui les lisent vingt fois, qui les relisent aux amis qui ont la bonne fortune de les rencontrer, sans jamais se lasser. Pour comprendre cet enthousiasme, il faut avoir vu son article imprimé à la première colonne, et le voir entre les mains de quelqu’un de ce grand public ; voir qu’on le lit ; suivre avidement la pensée de cet ami inconnu... on l’embrasserait, si on l’osait ; on lui révélerait le nom de l’auteur. Qui n’a pas connu ces émotions ne peut pas connaître le rôle du journal : c’est une institution bien utile, bien précieuse, pour ceux qui écrivent !

Telle est mon opinion ; elle aidera à faire comprendre les développements qui vont suivre.