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blement ; en voyage, c’est un compagnon qui vous suit comme s’il était à votre service ; vous le retrouvez partout, dans toutes les gares ; son titre seul vous est agréable à apercevoir, et avec un journal on regrette moins les absents. C’est là je crois son meilleur éloge.

L’influence du journal sur l’esprit n’est pas aussi grande qu’on pourrait le craindre. Si on lisait toujours le même journal, il est possible qu’à la longue, étant donné que le journal soit assez convaincu pour dire toujours la même chose, il opère dans l’esprit de l’abonné une impression profonde. Mais le public lit tant de journaux de nuances si diverses qu’on finit par être de tous les groupes politiques, ce qui est infiniment commode lorsque les ministères changent.

Quoi qu’il en soit, les journaux répondent à un besoin. Telle que la société est organisée, il est devenu nécessaire d’utiliser tous les moyens de transmission de la pensée qui sont à sa disposition pour lui redire tous les bruits de la terre. Le journal dit généralement ce qui se passe ; lorsqu’il