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TSAÏ-YONG.

Il y a longtemps que je l’ai jeté de côté.

NIÉOU.

Pourquoi ?

TSAÏ-YONG.

Parce que j’ai maintenant un nouveau luth.

NIÉOU.

Souffrez que votre servante vous interroge encore. Pourquoi ne quittez-vous pas votre nouveau luth pour reprendre le vieil instrument, dont vous jouez si bien ?

TSAÏ-YONG.

Croyez-vous, ma femme, que, dans le fond de mon cœur, je n’aime pas mon vieux luth ? Ah ! c’est qu’il ne m’est pas permis de quitter celui-ci !...

NIÉOU.

Seigneur, encore une question, je vous prie. Puisqu’il ne vous est pas permis de quitter votre nouveau luth, d’où vient que vous conservez de l’attachement pour l’ancien ? — Je crois que votre cœur n’est pas ici.

TSAÏ-YONG, tristement.

J’ai brisé mon vieux luth ; et maintenant, quand je veux jouer sur cet instrument nouveau, je ne m’y reconnais plus. Je confonds une note avec une autre.