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chambre du zemstvo et retrouva l’impression amère de tristesse qu’il avait éprouvée en rentrant chez lui : la pensée de s’éloigner quelque temps d’une ville où des gens stupides le prenaient pour un fou lui sourit.

– Et dites-moi : Où avez-vous l’intention d’aller ? demanda-t-il.

– À Moscou, à Pétersbourg, à Varsovie… J’ai passé à Varsovie cinq des plus heureuses années de ma vie. Quelle ville étonnante !… Allons-y, mon cher !


XIII

Une semaine plus tard, on suggéra à André Efîmytch l’idée de se reposer, ou, en d’autres termes, de donner sa démission. Il écouta cette proposition sans se fâcher.

Et, au bout d’une autre semaine, Michel Avériânytch et lui étaient assis dans un tarantass de poste et roulaient vers la plus proche station de chemin de fer. Il faisait un temps froid, clair, avec un ciel bleu et un horizon transparent. Les voyageurs firent en deux jours les deux cents verstes qui les séparaient de la station et couchèrent deux fois en route. Lorsque, aux relais, on mettait