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Les tigres et les panthères circulent à l’entour ; * les hyènes attendent leur proie ;

Les vautours tiennent dans leurs serres des lambeaux de chair ; * et les serpents font entendre d’horribles sifflements.

À l’intérieur, est une cour jonchée de cadavres, * et pavée de têtes humaines ;

Au centre s’élève une large pierre, * que recouvre la bave infecte des reptiles,

Une femme y est debout, * qui tient un glaive dans sa main ;

Les tresses de ses cheveux sont des vipères entrelacées, * et ses yeux lancent des éclairs ;

Le sang jaillit sous la pointe de son arme, * et la sueur ruisselle de son bras.

Cette femme est terrible ; * son empire s’étend au loin.

Tous la craignent et la redoutent ; * car nul ne peut échapper à son courroux.

C’est elle qui guide l’exilé au sortir de son cachot ; * c’est la Furie Vengeresse qui immole les oppresseurs.


Dans mes rages de forcené, je n’en voulais nullement à mon père. J’étais convaincu, — et en cela je ne me trompais pas, — qu’il avait cédé à des conseils étrangers.

Je le voyais triste de ma réclusion, ne l’ayant demandée qu’à contre-cœur.

Pensant à lui, j’écrivais ces vers :

Petits oiseaux, qui volez dans l’espace,
À vous la joie, à vous la liberté !
Le prisonnier, dans sa captivité,
De ses chagrins un moment se délasse