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récit de mes égarements, la narration de ces erreurs poussées à l’extrême et finalement ayant abouti à un loyal retour à la vérité, donnera, j’en suis convaincu, quelque confiance à ceux qui pleurent sur l’aveuglement d’un parent ou d’un ami.

J’étais, semblait-il, à jamais perdu dans l’inextricable labyrinthe du mal. Et pourtant, j’en ai été retiré par une main invisible qui s’est imposée à moi, qui m’a arraché malgré moi du gouffre. Puisque la miséricorde de Dieu est telle, c’est qu’elle est vraiment infinie, c’est que tous, nous, chrétiens, nous devons sans cesse mettre en elle notre espoir.

J’appartiens, — je dois le dire tout d’abord, — à une famille méridionale, chez laquelle la piété fut toujours en honneur.

Du côté de mon père, figurent, dans notre arbre généalogique, saint François de Régis, l’admirable apôtre du Languedoc, et le père Claude de La Colombière, le vénéré directeur de la bienheureuse Marguerite-Marie ; du côté de ma mère, Mgr Affre, l’archevêque martyr, qui, au moment où il remplissait, en juin 1848, une mission de paix et de fraternité au milieu des barricades du faubourg