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CONCLUSION




Un homme a été assez malheureux pour blasphémer, pendant une longue suite d’années, la religion sainte que Dieu est venu lui-même apporter aux hommes. Ce même Dieu, par un miracle de sa grâce, le touche en un moment ; Dieu éclaire son esprit et parle à son cœur ; le voile tombe, et, devenu chrétien, et chrétien pénitent, il reconnaît que sa vie a été une suite des égarements les plus honteux et les plus coupables, même devant les hommes. Il lève les yeux au ciel, et compare un si long endurcissement à la bonté du Dieu qui l’en a retiré, et qui lui promet encore grâce, si sa conversion est sincère et durable. Ce contraste effraie sa raison : il ne peut comprendre comment il est possible qu’il obtienne un pardon dont il sent qu’il est indigne. En songeant à la justice de Dieu, il est prêt à douter de sa miséricorde ; mais l’Évangile lui répond par la voix d’un de ses apôtres : « Dieu a tant aimé les hommes, qu’il leur a envoyé son Fils et l’a livré à la mort pour eux. » C’est alors que le pécheur pénitent comprend cet ineffable mystère : sa raison orgueilleuse et aveugle l’avait rejeté ; son amour contrit et humilié le sent profondément. Il croit parce qu’il aime ; il croit parce qu’il est reconnaissant ; il croit parce qu’il voit toute la bonté du Créateur, proportionnée aux misères de la créature. Ô mon Dieu ! tous vos mystères sont des mystères